- appuyé
-
• de appuyer1 ♦ Regard appuyé, insistant.2 ♦ (fin XVIIe) Qui est exprimé, émis en appuyant (II); qui insiste trop. Une plaisanterie appuyée. Un compliment trop appuyé. Ce ton qu'elle a, « d'une politesse trop appuyée » (Sarraute).⊗ CONTR. 1. Discret.appuyé, éeadj. Qui insiste. Regard appuyé. Plaisanterie appuyée, lourde, sans discrétion.⇒APPUYÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.I.— Part. passé de appuyer.II.— Emploi adj.A.— Insistant, marqué, souligné.— [En parlant du toucher] (Cf. Michaux ds ROB. Suppl. 1970).— [En parlant du comportement : démarche, expression] Pas appuyé :• 1. Vanessa se leva, serra son manteau autour d'elle et chercha mes yeux d'un regard appuyé.GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 87.♦ P. ext. [En parlant d'applaudissements] :• 2. ... la célébrité paraît [sur la scène], une salve bien appuyée lui fait sentir qu'elle a des admirateurs; ...D. POULOT, Le Sublime ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être, 1872, p. 128.— Spéc., MUS. Voix appuyée :• 3. ... lorsque le chanteur passe de la voix appuyée (poitrine, médium ou tête) à la voix de fausset, il éprouve une détente brusque des organes vocaux et doit porter son souffle vers le haut pharynx. —Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 3610.— PEINTURE :• 4. Il faudra traiter un jour de l'émotion technique. (...) Cette émotion technique naîtrait du drame même de la recherche plastique, des traces visibles de l'inquiétude de l'artisan : repentirs, faux traits, autant que de ses subites crises de certitude et d'orgueil : lignes de composition un peu trop appuyées, formes simplifiées à l'excès; ...A. LHOTE, Peinture d'abord, 1942, p. 144.— Au fig. et volontiers péj. Allusion, politesse appuyée :• 5. Depuis leur rencontre de l'avant-veille à l'Académie espagnole, ils [trois amis] restaient en deçà d'eux-mêmes. Parr, toujours hôte cordial, affichait à présent des manières trop appuyées d'homme du monde.MORAND, Fin de siècle, 1957, p. 42.B.— [En parlant d'une pers.] Soutenu moralement :• 6. Hélas! la voir, cette enfant seule et si peu appuyée, lancée dans la vie inconnue et soumise au dur travail dont elle était si peu capable! J'en fus triste.MICHELET, Journal, 1849-60, p. 590.III.— Emploi subst. masc., rare. L'appuyé d'un regard. Sa fixité :• 7. La rapidité et l'appuyé de ses regards [de Marchand] décelaient un bon observateur, toujours hanté par quelque grand rêve.L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 159.— [En parlant de sons] :• 8. (...) je dois donner cinq notes (...) pour prévenir mon maître (...) Il sonna de longs appuyés...J. DE LA VARENDE, Le Troisième jour, 1947, p. 324.
Encyclopédie Universelle. 2012.